Le troisième mandat du Président Pierre Nkurunziza, contrairement à ses déclarations publiques qui considèrent ce mandat comme émanant de Dieu, devient de plus en plus un mandat plutôt de la souffrance, de la mort et un calvaire pour tout le peuple burundais, sans exception. Le Président Pierre Nkurunziza et sa clique au pouvoir imposent gravement une société où la sauvagerie et la violence sont les maîtres-mots. La ligue des jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir est devenue une pépinière, un cadre de l’enseignement de la haine, de violence et de la déshumanisation pour permettre au despote de régner dans la terreur pour l’éternité. Les normes et règles dont le respect strict constitue le fondement d’une société humaine sont reléguées au second rang et détruites au plus grand jour, sous l’œil complice du monde entier et de l’ONU.
La criminalité à tous les niveaux de la vie, le discours de la haine, la déshumanisation de l’être humain, le pillage et la destruction, l’égocentrisme , la manipulation, le chantage contre la communauté internationale, le montage politique et le mensonge criminel, le bras de fer à travers des injures et des manifestations publiques contre ses partenaires régionaux et internationaux, sont les priorités du pouvoir politique du président Pierre Nkurunziza qui se méfie de la misère et de la pauvreté dont souffre la majeure partie de la population burundaise.
L’insécurité et le désordre imposés par l’impunité des crimes et les enseignements immoraux envers les jeunes Imbonerakure ne permettent plus aux citoyens de vivre paisiblement dans leurs biens et richesses. Des commerçants sont tués après des scènes de cambriolages et de vols par des courtisans du pouvoir qui se ravitaillent après avoir exécuté des missions louches reçues de la part des membres de la clique criminelle autour du Président Pierre Nkurunziza.
Tous les secteurs de la vie nationale sont perturbés par des mesures hors la loi prises dans un désordre total. Les principes démocratiques qui président à l’organisation d’une société libre et respectueuse des droits de l’homme sont systématiquement bafoués. La justice est devenue un outil de répression du pouvoir CNDD-FDD. Ce dernier instrumentalise l’appareil judiciaire pour pouvoir imposer son hégémonie politique. Les auteurs des crimes se présentent comme des victimes tandis que les victimes réelles sont des criminels.
Le rapport aborde des questions sociales liées à l’enseignement et à la santé publique. Les abandons scolaires, la politisation des revendications sociales, les contraintes à la soumission par les arrestations et emprisonnements arbitraires des étudiants, les malversations économiques dans le secteur de la santé caractérisent les deux principaux domaines de la vie des citoyens.
Le rapport comporte quatre principales parties. La première partie évoque une situation d’insécurité et de désordre imposée par des jeunes Imbonerakure en complicité avec une administration totalement vouée à la cause du parti au pouvoir dans un contexte de rejet délibéré de toute règle et de toute morale qui fonde une société de droit. Nous dénonçons des crimes et/ou assassinats à mobiles économiques, des discours officiels et publics de haine qui incitent à la violence politique et des actes de violences qui les concrétisent.
Dans la deuxième partie, nous analysons d’autres conséquences de ce désordre politique qui a ouvert la porte aux spéculations et aux magouilles dans tous les secteurs de la vie. Le parti au pouvoir veut régner en maître absolu et impose des conditions d’existence invivables. L’anarchie dans la commercialisation des produits stratégiques comme le carburant entraine des hausses intempestives des prix et s’ajoute au manque criant de l’électricité pour freiner l’activité économique et compliquer davantage la survie des ménages.
La troisième partie aborde les questions de l’éducation pour tous et de la santé publique qui sont en danger au Burundi. En politisant et en rendant chère l’école fondamentale, en promouvant une université publique non accessible à tous et en organisant une dictature et répression politique contre des étudiants qui revendiquent leurs droits, le régime du CNDDFDD détruit lentement et sûrement l’enseignement et met en péril l’égalité des chances des fils et filles du Burundi. L’école est un lieu du savoir et des libertés, le contraire est destructeur de l’école ! En ce qui concerne la santé publique, au lieu de s’attaquer aux multiples défis qui hantent ce secteur, il est regrettable que le Ministère s’attèle plutôt à trouver des fonds pour financer les activités de la jeunesse du parti CNDD-FDD.
Dans la quatrième et principale partie, nous parlons des mesures controversées prises par l’autorité de tutelle et le gouvernement du Burundi pour récupérer les marchés communaux qui étaient dans les mains des actionnaires conformément aux règles de gestion signées. Le FORSC s’indigne contre une mise en application sélective qui privilégie les actionnaires proches du pouvoir CNDD-FDD tout en violant systématiquement les droits des actionnaires présumés opposants du pouvoir. L’application de la mesure a par ailleurs eu des répercussions non seulement sur les droits de certains actionnaires mais aussi sur les finances des communes dont les redevances sont aujourd’hui gérées pour le compte du parti au pouvoir au lieu de servir la commune.
Nous passons en revue quelques autres faits qui ont caractérisé la jouissance des droits socioéconomiques et la gouvernance au Burundi pendant cette période de rapportage. Il s’agit notamment du chômage chez les jeunes qui est devenu une fatalité, des cas de fonctionnaires harcelés en milieu de travail par leurs chefs hiérarchique pour des mobiles politiques, des cas de policiers et administratifs qui ruinent volontairement la survie alimentaire de ceux qu’ils sont censés protéger, etc.
En conclusion, le pouvoir du CNDD-FDD devient de plus en plus nuisible à l’existence d’une société burundaise paisible et favorable à l’épanouissement de tous et de chaque burundais. Les Imbonerakure, en complicité avec l’administration publique vouée totalement à la cause du parti au pouvoir, imposent une situation de désordre, d’insécurité, de violences et de crimes économiques.
Ce désordre a ouvert la porte aux spéculations et aux magouilles dans tous les secteurs de la vie où le parti au pouvoir veut régner en maître absolu. Ce qui explique les hausses intempestives des prix, la pénurie du sucre et des carburants sans oublier le manque criant de l’électricité.
Le régime détruit toutes les valeurs humaines qui fondent un Etat de droit et de liberté. Les écoles et les universités publiques ne sont plus des places du savoir et de la connaissance mais des endroits où se jouent des politiques néfastes au développement du pays et des individus.
Au lieu de s’occuper des défis de santé qui hantent la population burundaise, les différentes structures sont préoccupées à collecter des fonds pour financer les activités du parti au pouvoir.
Le FORSC dénonce des mesures qui sont négativement motivées par l’esprit de méchanceté et de vengeance politique. Il évoque notamment le cas de la mesure d’interdiction de privatisation des marchés qui est appliquée de manière sélective et unilatérale dans l’objectif de nuire aux différents actionnaires présumés contre le pouvoir du troisième mandat de Pierre Nkurunziza.
Il désavoue le comportement irresponsable des autorités burundaises qui attisent le feu de la destruction sans se rendre compte de la gravité de leurs actions. Le discours de la haine et de la jungle qu’elles brandissent, comporte une dose du venin d’autodestruction qui n’épargne personne dans le pays.