La Constitution de la République du Burundi réaffirme le caractère sacré des droits et libertés des
citoyens en son article 191 ainsi que dans les autres dispositions (articles 19 à 74) du Titre II de cette même constitution. La société civile, comme acteur indépendant et contrepoids des actions des gouvernants, joue un rôle important de ‘watchdog’ pour assurer le monitoring du respect de la loi fondamentale et des autres lois en
matière des droits de l’homme dans tout État de droit.
La période du présent rapport, entre octobre et décembre 2023, a été marquée par un contexte sécuritaire préoccupant, avec des risques de répercussion sur les droits de l’homme à travers des arrestations et détentions illégales, des tueries et/ou disparitions forcées. En effet le 22 décembre 2023, le groupe d’opposition armé Résistance pour l’État de Droit au Burundi (RED-Tabara) a mené une attaque dans l’ouest du Burundi, près de la frontière avec la République démocratique du Congo. Selon le gouvernement, 20
personnes – dont 19 civils et 12 enfants – ont été tuées lors de l’attaque à Gatumba.
Le RED-Tabara a revendiqué l’attaque mais a déclaré qu’elle visait une position militaire burundaise et non des civils.3 Cette attaque a entrainé la fermeture par le Burundi de la frontière avec le Rwanda, accusé par le gouvernement burundais de soutenir le groupe armé. Quelques acteurs de la société civile ont également fait part de leurs inquiétudes sur le contexte sécuritaire préoccupant suite à cette attaque.4 Cette situation pourrait accroître les tensions et mener à des représailles contre des personnes soupçonnées de collaboration avec RED-Tabara.
Les organisations de la société civile en exil signataires de ce rapport veillent au respect des droits de l’homme au Burundi et travaillent notamment sur les violations du droit foncier (avec un accent particulier sur les femmes et filles burundaises), les violences basées sur le genre, les violations des droits des enfants en milieu scolaire, les violations des droits des détenus, et les violations des droits humains dans les zones d’extraction minière.
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