La crise politique née du troisième mandat illégal du Président Pierre Nkurunziza et ses conséquences dévastatrices s’accentuent au Burundi. Plus les jours passent, plus la situation socio-politique et économique du Burundi se détériore et l’espoir de sortir de cette grave crise s’estompe. L’économie du pays se détériore au jour le jour au moment où le pays compte de plus en plus de morts dus à la maladie, aux assassinats politiques, aux enlèvements, aux disparitions forcées, aux tortures et viols, etc.
Le rapport de FORSC de mai 2017 dénonce une crise de leadership aux conséquences terribles et irréparables dans un pays où les plus hautes autorités administratives appellent à la violence et à la haine entre les composantes sociales. Les leaders politiques du CNDD-FDD au pouvoir violent systématiquement toutes les valeurs humaines qui fondent l’existence d’un Etat de droit au Burundi. Le droit et la justice, la dignité de l’être humain ne sont plus une préoccupation des dirigeants. La protection des droits et libertés individuels et collectifs est devenue un vain mot, mise à l’épreuve depuis le début de la contestation pacifique contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza en 2015.
L’indifférence des autorités face à la souffrance des burundais, leur arrogance contre les partenaires financiers traditionnels, les discours publics incitant à la violence et à la haine cachent mal la volonté de nuisance et la détermination à mettre le pays à feu et à sang.
Le peuple burundais vit aujourd’hui dans le désordre complet à cause d’un leadership qui ne respecte pas les lois et règlements qui doivent réguler la vie d’une société. Personne ne saurait dire qui gouverne entre les autorités politiques et administratives locales, et la milice Imbonerakure du parti CNDD-FDD. Chacun d’eux fait sa loi, exige des contributions illégales et improvisées dans sa circonscription qu’il est supposé contrôler et inflige des sanctions hors la loi à quiconque ne parvient pas à satisfaire sa volonté. La milice Imbonerakure est au-dessus de l’administration locale, des services de sécurité et des instances de justice et agissent dans l’impunité totale.
Le trésor public est systématiquement vandalisé, le peuple burundais laissé à lui-même dans la famine et la maladie privé de tout l’essentiel.
La pénurie du carburant consécutive au manque de devises dans le pays rend la vie de plus en plus intenable. Les prix des denrées alimentaires sont inabordables, les médicaments essentiels de plus en plus introuvables. Les malades meurent sans pouvoir atteindre les hôpitaux par manque de moyens de déplacement. La situation est de plus en plus insupportable dans tout le pays.
A cette misère s’ajoutent des impôts, taxes exorbitantes, des contributions financières forcées exigées à la population par le parti au pouvoir pour construire des infrastructures de l’Etat et du parti au pouvoir et « prouver ainsi aux partenaires financiers étrangers que le pays est indépendant », « Malheureusement, en faisant fi de la situation de famine et de pauvreté que vit la majeure partie de la population burundaise », apprend-on de la bouche d’un responsable du parti qui a exigé l’anonymat.
Ce rapport de mai 2017 est composé de trois grandes parties. La première partie dénonce une autorité publique burundaise qui ne met plus en avant le respect des lois et règlements qui fondent un Etat digne de ce nom. Cette partie pointe du doigt le comportement indigne de certaines autorités à la tête du pays qui ont dévié volontairement de leur mission, de leur responsabilité de protéger le peuple et qui sont à l’origine du désordre généralisé qui s’est installé dans le pays.
La deuxième partie évoque les conséquences de ce désordre dû à cette
absence de leadership responsable. Personne ne
saurait dire aujourd’hui, sans risque de se tromper, qui gouverne entre les
autorités politiques et administratives locales et la milice Imbonerakure du
parti CNDD-FDD. Chacun d’eux fait sa loi, exige des contributions illégales et
improvisées dans la circonscription,
qu’il est supposé contrôler et inflige des sanctions hors la loi à quiconque ne
parvient pas à satisfaire sa volonté. La milice Imbonerakure est au-dessus de
l’administration locale, des services de sécurité et des instances de justice
et agit dans l’impunité totale.
La troisième partie du rapport revient sur l’impact de la crise de carburant sur l’économie et la santé des citoyens burundais. Dans cette partie, le FORSC dénonce l’attitude peu responsable que l’autorité au plus haut sommet de l’Etat manifeste devant la souffrance du peuple causée par ce manque de carburant que cette même autorité a elle-même créé. La hausse du ticket de transport est venue aggraver la situation alimentaire des ménages qui souffraient déjà de la hausse des prix des produits suite à l’insuffisance de la production. La pénurie du carburant a ensuite aggravé le manque de l’électricité et mis en mal l’activité économique. Les groupes électrogènes qui avaient permis la reprise du travail ont eu des problèmes de fonctionnement par maque de carburant. La conservation des médicaments et le fonctionnement des centres de santé et hôpitaux en a souffert au détriment des malades.
Les problèmes de transport des malades, d’approvisionnement en médicaments et d’évacuation des plus souffrants ont eu des conséquences terribles. Des informations recueillies font état d’un nombre très important de décès inédits surtout en rapport avec la maternité et les enfants de moins de 5 ans qui meurent à cause de l’anémie et d’autres complications de paludisme grave. Nos sources indiquent que des complications lors de l’accouchement emportent un nombre très important de femmes, mais qu’il est strictement interdit aux autorités administratives locales de donner rapport à n’importe qui.
En conclusion, le FORSC regrette le comportement des dirigeants burundais qui font fi des règles fondamentales d’une gestion simple d’un Etat de droit en période moderne de l’histoire du monde. Il dénonce une volonté manifeste du pouvoir CNDD-FDD de détruire toutes les valeurs qui fondent un Etat démocratique en violation fragrante de la constitution et des engagements internationaux pris en ratifiant différents instruments de protection des droits de l’homme.
Le comportement des dirigeants du Burundi cache mal la volonté de nuire à tout un peuple. Leur indifférence face à la souffrance des burundais, leur arrogance contre les partenaires traditionnels, les discours publics incitant à la violence et à la haine attestent gravement la détermination à mettre le pays à feu et à sang si des mesures ne sont pas prises pour les rappeler à l’ordre.