Des commerçants de café dans le collimateur du pouvoir CNDD-FDD pendant que les caféiculteurs crient à l’exploitation par l’Etat

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L’administration publique s’en prend ces derniers jours aux commerçants burundais de café, les accusant de « déstabiliser l’économie nationale ». A l’issue des opérations de fouilles-perquisitions policières, des quantités énormes sont saisies dans des ménages et des personnes sont arrêtées et conduites dans les cachots des commissariats de police dans les provinces Kayanza  et Ngozi au nord du Burundi.

Au moins 500 kgs de café sec et plus de 26 tonnes ont été saisis respectivement en provinces Ngozi et Kayanza pendant cette dernière semaine de fin du mois. Pendant ce temps, au moins 21 personnes dont 16 en province Ngozi et 5 en province Kayanza ont été arrêtées pour avoir collecté et acheté ce produit auprès de petits caféiculteurs. Parmi ces détenus, deux chefs d’usines de lavage ont été appréhendés après avoir été pris en fragrant délit de possession de quantités importantes de café dans leurs habitations en province Kayanza.

A la question de savoir pourquoi les agriculteurs vendent leurs récoltes aux commerçants et non aux usines publiques, conformément à la loi, la réponse est claire : « Les services de l’Etat représentés par l’Office de développement du Café nous exploitent. Ils nous vendent notre récolte à un prix dérisoire et le paiement nous arrive très tard. Les commerçants nous paient directement en échange de notre récolte », nous révèle un caféiculteur contacté à Kayanza.

Ce phénomène de vente et de collecte de café sec par les commerçants est une vieille habitude et l’administration publique en était au courant. En fait, la filière café n’a pas été épargnée par la corruption, le détournement et le pillage qui ont frappé et continuent de frapper les différents secteurs de l’Etat. Des membres du personnel du haut au bas sommet de l’administration de l’ODECA  seraient impliqués dans ces crimes.

Espérons que les sanctions et les saisies constituent les premières opérations musclées contre le mal qui mine le secteur de l’exportation du café. Des enquêtes approfondies sont indispensables pour établir les responsabilités de la base au sommet de l’entreprise concernée.

En outre, l’Etat du Burundi est interpellé pour mettre fin à l’exploitation des caféiculteurs qui, malgré les grands efforts consentis, sont payés à vils prix.

Le café est une culture d’exportation qui faisait entrer d’importants montants de devises au pays. Actuellement, suite au mauvais traitement des agriculteurs, le désintérêt se fait remarquer dans les milieux de cultures et le peu qui arrive à être exporté ne bénéficierait qu’à des responsables étatiques, qui en détourneraient une grande partie des recettes.

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