Le Burundi a adhéré et ratifié plusieurs instruments internationaux relatifs à la protection et à la promotion des droits de la personne humaine. A travers sa Constitution, le Burundi s’est proclamé engager à assurer le respect et la protection des droits de la personne humaine et des libertés fondamentales. En effet, la Constitution énonce les prescrits des instruments de protection des droits de la personne humaine par ses dispositions (de l’article 21 à 61) en proclamant les droits fondamentaux de l’individu et du citoyen. Le Burundi a déjà pris un certain nombre d’engagements régionaux ou internationaux. Néanmoins, la réalité quotidienne sur le terrain démontre que l’Etat du Burundi a manqué et manque toujours à ses obligations et engagements internationaux. La Constitution du Burundi reconnait expressément le droit de ne pas être arrêté ou détenu arbitrairement[1], le droit à la présomption d’innocence[2], le droit d’être jugé dans un délai raisonnable[3], le droit à la liberté de mouvement[4]. Les institutions semblent fermer les yeux aux violations des droits humains par certains agents de l’Etat, tellement que ces institutions ou les autorités étatiques peuvent être qualifiées de complices dans la commission des violations de ces droits humains. Au Burundi, la situation des droits de la personne humaine est critique depuis bien longtemps et s’est aggravée en 2015 au lendemain de la décision du parti au pouvoir CNDD-FDD qui a validé la candidature du feu Président Pierre Nkurunziza pour briguer un troisième illégal. Mandat brigué en violation de la Constitution de la République de 2005 et de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la réconciliation burundaise, signé en 2000. Des hommes et des femmes, des jeunes, des mineurs, des membres des partis politiques de l’opposition, des militants de droits de l’homme ont connu une répression et des atrocités indescriptibles qui perdurent jusqu’à nos jours. Les médias indépendants ont été vandalisés et d’autres brulées, des syndicalistes muselés, des journalistes contraints à l’exil et d’autres continuent à être gratuitement arrêtées et détenus, des organisations de la société civile suspendues ou radiées ou encore mises dans l’impasse notamment la fermeture de tous leurs comptes sans aucune forme de procès. Le Service National de renseignement, le parti CNDD-FDD et le Ministère public sont les principaux acteurs dans ces exactions. Cette répression continue contre toute voix discordante aux yeux du parti au pouvoir qui ne veut que cheminer vers le monopartisme dictatorial. Depuis 2015, des burundaises et de burundais qui sont restés au pays subissent une intimidation permanente et vivent dans une paupérisation grandissante ce qui les maintient dans une peur panique permanente et ont opté pour le profil bas.
[1] Art.39 de la Constitution du Burundi
[2] Art. 40 de la Constitution du Burundi
[3] Art.38 de la Constitution du Burundi
[4] Art. 33 de la Constitution du Burundi