Le conseil des ministres du mercredi 04 mai 2022 a adopté un projet de loi qui limite la liberté et l’indépendance des églises au Burundi. Désormais, elles vont organiser des élections tous les cinq ans à défaut de quoi le gouvernement lui-même va les organiser. Elles vont en plus payer des impôts.
Ce projet de loi supprime un organe de régulation et conciliation des confessions religieuses et églises. Selon Prosper Ntahogwamiye, le porte-parole du gouvernement, certaines églises et confessions religieuses se sont révélées incapables de régler les conflits internes. Le projet de loi prévoit entre autre innovation, la régulation des jours, des lieux et heures de culte pour permettre aux fidèles de vaquer à leurs occupations quotidiennes.
Désormais les responsables des églises, confessions religieuses et mouvements confessionnelles seront dirigés par des pasteurs avec un niveau universitaire ou un diplôme minimal de baccalauréat au moins. Toutes les activités génératrices de revenus initiées par les églises seront imposables. Une autre innovation, les églises qui ont des sièges en dehors du pays doivent déclarer l’utilisation des fonds en provenance de leurs sièges.
Cette loi vient légaliser l’ingérence dans la gestion des églises qui était déjà visible. A noter que des conflits internes et des divisions entre fidèles, à l’instar des partis politiques, cachaient difficilement l’implication des agents de l’Etat. Rappelons aussi qu’un représentant légal de l’église EUSEBU et un autre pasteur qui venait des Etats-Unis ont été abattus à Ruziba en zone Kanyosha, commune Muha,en Mairie de Bujumbura, par un homme à main armée non identifié. Juste après cet assassinat, des pasteurs et des fidèles de cette église ont été arrêté à Nyanza lac et jeté en prison. Des conflits internes ont secoués notamment des églises de Pentecôtes , l’église Adventiste du 7ème Jour, l’église Méthodiste-Unie pour n’en citer que celles-ci.
Signalons que le parti CNDDFDD a construit un temple de prière œcuménique où ses membres, toutes les églises confondues sont obligées de participer à une prière organisée chaque jeudi de fin du mois.