Au début de l’année 2020, l’actualité politique au Burundi reste dominée par des nouvelles en rapport avec la répression politique du régime Pierre Nkurunziza. A côté des violences politiques dirigées contre les membres des partis politiques de l’opposition, il s’ajoute des violences envers les membres des Forces de défense nationale et envers les changeurs de monnaie suite au conflit né de la gestion concurrentielle entre l’Etat et les particuliers au sujet des devises.
En effet, les membres du parti politique CNL continuent de faire objets de chasse à l’homme.
Le cas le plus récent concerne une dame prénommée Béatrice , auteur d’une audio qui a circulé dès lundi le 06 janvier 2020 à partir de la commune Nyabihanga, province Mwaro, où la victime est originaire. Cette dernière a été enlevée ce mardi 7 janvier 2020 vers 11h, par des agents du SNR, accusée de divulguer le secret du parti au pouvoir, CNDD-FDD. L’audio relatait le contenu d’une réunion tenue par des responsables de ce parti à l’endroit des élèves visant manipuler ces derniers pour les contraindre à quitter le parti politique de l’opposition CNL et adhérer à leur parti. Ces responsables, d’après le même audio, demandaient aux élèves de ne pas suivre le parti CNL et son président Rwasa Agathon, et de haïr les Tutsi qui travaillent avec ce dernier.
L’autre cas concerne un certain Ndayikengurukiye Onesphore, un demobilisé issu des combattants rebelles FNL reconverti en un membre influent du CNL. Ce dernier est porté disparu depuis le 27 décembre 2019. Selon des témoins , il a été enlevé de chez lui sur la colline Muturirwa, zone Minago, commune et province Rumonge par des personnes en ténues de police à bord d’un vehicule immatriculé C5687A. Des Imbonerakure avaient prévenu la victime en lui disant qu’ elle allait souffrir s’elle ne se resignait pas à ne pas suivre l’opposant Agathon Rwasa. Sa famille a cherché le leur partout sans succès.
Le troisième cas concerne deux membres du CNL originaires de la zone Rukaramu Fabrice Ndereyimana et Emmanuel Habonimana, arrêtés le 28 décembre 2019 par la police en complicité avec le chef de zone Rukaramu Nibigira Léonidas. Selon des témoins, les victimes ont été accusées sans aucune preuve de collaborer avec les ennemis du régime et ont été transférées le lundi 06 janvier 2020 à la prison centrale de Mpimba sans être interrogées et sans dossier.
Des cas de destruction de champs agricoles appartenant aux membres de parti CNL redouté par le pouvoir du CNDD-FDD comme son concùrrent de taille ont été rapportés en province Ngozi et cachent mal l’intolérance politique que les autorités au plus haut sommet de l’Etat font samblant de combattre par la parole sans actions visibles sur le terrain. Les auteurs de ces crimes ne sont jamais inquietés.
Après le discours du Président Pierre Nkurunziza lors des voeux de nouvel an à l’endroit des membres des forces de défense et de sécurité, qui affirmait que les ennemis de son régime étaient bien connus, le début de l’année est difficile pour certains militaires burundais. Le caporal chef Tharcisse Macumi du 22 ème Bataillon Blindé et membre de la garde du palais présidentiel vient d’être retrouvé mort le 31 décembre 2019 sur la colline Mwumba en commune et province Gitega. Des témoins affirment que la victime a été kydnappé au parking du centre Gitega le 29 décembre 2019 par l’officier de police APC1 Nijimbere Jean Claude en collaboration avec le Brigadier Ndabirinde Jonas qui l’avaient conduit dans les enceintes du palais présidentiel de Gitega où la victime a été torturée et tuée avant que son cadavre soit évacué et suspendu sur un arbre pour feindre le suicide.
Un autre militaire de la garde du chef d’Etat Major de l’armée nommé Rénovat Ndayiragije aurait connu le même sort. Les deux accusés de vouloir tuer le Président Pierre Nkurunziza.
Deux autres militaires ont failli être lynchés par des Imbonerakure et par après incarcérés en commune Gihanga, province Bubanza après une confrontation avec l’un de ces Imbonerakure qui les avait provoqués, selon des sources sur place.
L’autre dossier qui fait des victimes concerne le conflit Etat du Burundi et les particuliers changeurs de monnaies en devises.
La dernière victime est un certain Jérémie Ngendakuriyo tué ce dimanche 05 janvier 2020 et son cadavre retrouvé au quartrier Gikungu en Mairie de Bujumbura. Ses bourreaux l’ont piégé en lui disant qu’ils avaient 4000 dollards comme monnaie de change. Ils lui ont pris ses 13millions avant de le tuer pour le punir d’avoir transgressé la mesure du gouvernement qui combat acharnement les changeurs de monnaie en devises au marché noir.
En date du 10 décembre 2019, un autre changeur de monnaie en devises Onesime Ntiranyibagira avait aussi été retrouvé mort en zone Buterere tué dans les mêmes conditions que son collègue ci-haut èvoqué.