L’hôpital de Kirundo, province du nord du Burundi est submergé, à la fin de ce mois de décembre 2021, de patients atteints de paludisme. Les enfants de moins de cinq ans et les personnes venant des milieux ruraux sont les victimes de cette épidémie non encore déclarée.
Dans les salles de pédiatrie et médecine interne, deux ou trois patients partagent le même lit. Dans un contexte de Covid-19, cela peut engendrer facilement des contaminations. A la maternité, nous avons observé une femme enceinte qui était malade de paludisme. Elle était étendue sur le sol avec un matelas d’épaisseur d’au moins 5cm. A la pédiatrie, quatre petits enfants tous malades de paludisme partageaient le même lit, deux dans le sens contraire des deux autres. « Nous n’avons pas de quiétude ici. Certains se réveillent ou pleurent au moment où les autres sont en plein sommeil, ce qui perturbe la sécurité. Nous ne connaissons aucun repos », nous a raconté une garde malade et parent d’un enfant malade.
« Cette période de l’année est toujours caractérisée par le paludisme dans les milieux ruraux et dans le milieu urbain, je ne sais pas ce qu’ils attendent pour déclarer l’épidémie de la malaria en cette province »,
nous a déclaré un infirmier de la médecine interne de l’hôpital de Kirundo.
« Au moins trois personnes dont la majorité sont des enfants de moins de cinq ans meurent chaque semaine à l’hôpital suite au paludisme »,
renchérit notre interlocuteur.
Un infirmier du service d’urgence signale que ce service est submergé par des malades de paludisme qui proviennent de trois districts sanitaires locaux. Dans les centres de santé, des personnes en grand nombre meurent chaque jour de paludisme et souvent parce qu’ils n’ont pas les moyens d’arriver à l’hôpital, selon un agent du service d’urgence contacté.
L’année passée, à cette même période, l’on a déclaré l’épidémie de paludisme pour dépêcher un nombre important de médecins et infirmiers qui se sont descendus sur chaque colline de la province de Kirundo et la situation avait été maîtrisée. Des comprimés qui s’étaient révélés inefficaces avaient été supprimés. Il s’agissait des comprimés de type amodiaquines (prises actuellement) qui avaient été remplacés par les quinines. Nos sources à l’hôpital signalent qu’il est nécessaire de déclarer une situation anormale d’urgence pour freiner le fléau.