Les habitants de la sous-colline Nyamikoma,colline Nyarure,zone Buhoro, commune Mugina, province de Bujumbura, lancent un cri d’alarme. Ils affirment avoir été spoliés de leurs terres par des officiels burundais qui les exploitent depuis cinq mois un gisement aurifère sur leurs propriétés sans leur consentement.
La zone exploitée, connue sous le nom de site d’extraction minière Nyamikoma-Nyarure, couvre environ 10 hectares. Elle se trouve dans un bois, à proximité d’une scierie de l’Office du Thé du Burundi (OTB) de Buhoro, qui fabrique habituellement des caisses pour le conditionnement du thé.
Selon plusieurs sources locales, cette exploitation aurifère serait supervisée par de hauts responsables, parmi lesquels figureraient le général Silas Ntigurirwa, le président du Sénat Gervais Ndirakobuca, alias Ndakugarika, le colonel de police Carême Bizoza (ancien gouverneur de la province de Cibitoke), le colonel de police Eugène, le colonel de police Jean-Baptiste, surnommé Mpagaze, ainsi que le député Justin Niyobuhungiro, dit Rubasa. Ces personnalités auraient promis aux habitants qu’ils auraient donné une indemnisation, mais cette promesse ne s’est jamais concrétisée.
Aujourd’hui, plus de 300 ouvriers travaillent sur le site, lequel est placé sous surveillance militaire. Aucun civil n’est autorisé à s’en approcher sans autorisation officielle. Les habitants, privés de leurs champs où ils cultivaient diverses denrées pour nourrir leurs familles, redoutent désormais la famine.
« Nous avons perdu nos terres, qui étaient notre unique source de subsistance. Nous ne savons plus comment nourrir nos enfants », témoigne un villageois. Plusieurs d’entre eux affirment également être menacés lorsqu’ils tentent de dénoncer la situation.
Sur la colline de Nyarure, toujours dans la zone Buhoro, les mêmes sources affirment que le président du Sénat, Gervais Ndirakobuca, et d’autres responsables auraient accaparé près de 100 hectares de terres agricoles appartenant à la population.
Les victimes, contraintes de se regrouper dans de petites parcelles, disent vivre désormais dans une grande détresse.
