Dans la commune de Gisagara, la province de Cankuzo située à l’est du Burundi, un conflit silencieux menace l’équilibre fragile entre l’homme et la nature.
Des déplacements internes s’effectuent depuis les annees 1985 venant principalement du Nord du Burundi (Kayanza, Ngozi et Kirundo achètent des propriétés foncieres en province Cankuzo et cette quête d’une nouvelle vie a un prix élevé : la destruction rampante de la réserve naturelle de Rusigabangazi.
Dans la réserve naturelle de Rusigabanganzi, selon les rapports de l’administration locale, ces nouveaux venus se sont appropriés de près de 40 % des terres de la réserve, autrefois un havre de biodiversité, est maintenant menacée par l’expansion humaine. Les arbres séculaires, les ruisseaux cristallins et les habitats fauniques sont sacrifiés sur l’autel de la propriété et de la survie.
Des Mariages Clandestins : Ce qui rend cette situation encore plus complexe, c’est la pratique des mariages clandestins. Les hommes laissent leurs épouses dans le Nord (dans les provinces de Kirundo, Ngozi et Kayanza) et vont chercher fortune à Cankuzo. Ils achètent des terres, construisent des maisons menacant ainsi la survie de l’écosystème de cette aire protégée.
L’administrateur communal de Gisagara, Gratien, dit faire face à un dilemme aussi fort : Comment protéger la réserve tout en respectant les droits des personnes qui occupent ces terres ?
Comment concilier la nécessité de loger les familles avec la préservation de la nature ?
Devant une pression sociale et économique immense, l’administration communal n’a pas encore réussi à prendre une mesure appropriée.
Alors que les bulldozers avancent, que les arbres s’abattent et que les oiseaux fuient, nous devons nous interroger sur notre responsabilité envers l’écosystème.