La Mairie de Bujumbura est pointée du doigt dans le détournement des fonds des commerçants de Kinama
Trois cents commerçants du marché de Kinama en Mairie de Bujumbura demandent la restitution de leur argent, 4 ans après avoir payé près de 900 000 francs burundais auprès de l’association de gestion de ce marché, ALUBUC en sigle, pour la réhabilitation de leurs stands.
Une somme variant entre 237 et 267 millions de francs burundais est le montant que les 300 commerçants du marché de Kinama réclament. Selon ces commerçants, chacun d’eux avait payé plus de 700 mille francs burundais auprès de la société ALUBUC qui leur avait promis de réhabiliter leurs échoppes, chose qui n’a toujours pas été faite.
‘’ Le marché a été détruit en 2016 pour être réhabilité. Les échoppes en planche devaient toutes être remplacées par celles métalliques. La Mairie nous avait donc exigé de payer 790 mille francs chacun. Par après, cette somme avait été majorée jusqu’à 890 mille. Le maire de la ville Freddy Mbonimpa avait accordé la réhabilitation du marché à la société ALUBUC et nous avait encouragé à payer dans les plus brefs délais pour démarrer les travaux. La majeure partie des échoppes avait été ainsi construites mais il est resté au moins 300 autres », témoigne un des commerçants lésés.
Ces derniers indiquent qu’ils ont porté l’affaire devant les autorités habilitées, en vain. « Nous sommes inquiets car les autres sont en train de travailler mais nous, nos places sont vides alors que nous avons payé tout le montant exigé. Nous sommes allés voir le commissaire du marché, le responsable du marché, le président de la société ALUBUC ainsi que le maire de la ville, mais personne n’a pu nous aider.’’
Pour le moment, ces commerçants demandent au Maire de la ville de Bujumbura de les rétablir dans leurs droits. ‘’ Nous demandons au Maire de la ville de faire tout son possible pour que la société nous rende notre argent car c’est lui qui a signé le contrat avec cette société.’’
L’ancien Maire de la ville de Bujumbura Freddy Mbonimpa devrait répondre à ce manquement et donné des explications non seulement au CP Jimmy Hatungimana, l’actuel Maire de la ville de Bujumbura mais aussi au peuple burundais.
De la protection à la razzia des marchandises au marché de Kamenge
Les commerçants du marché de Kamenge qui a récemment pris feu accusent les policiers postés aux alentours de ce marché d’avoir pillé leurs marchandises. Ces commerçants disent s’en être aperçu après avoir eu la permission d’aller récupérer leurs biens qui étaient stockés dans la partie épargnée par le feu.
Dès qu’ils ont ouvert leurs stocks de marchandises, ils ont vite constaté du désordre. Les auteurs du vol avaient ouvert les cadenas et les avaient refermés après le vol.
Depuis qu’une grande partie du marché de Kamenge avait été ravagé par le feu, en date du 03 octobre 2020, seuls les policiers et les agents de la société de gardiennage en poste à ce marché contrôlaient les lieux.
Une permission d’entrer au marché avait été accordée aux commerçants jeudi le 15 octobre par la commission chargée de la reconstruction du marché dont les membres avaient effectué une descente sur les lieux.
Le général Agricole Ntirampeba, président de cette commission, en avait profité pour annoncer l’endroit où sera érigé le marché provisoire. ‘’Nous sommes en pleine identification des commerçants qui ont des articles dans la partie qui n’a pas été endommagée. On a aussi appelé les agents de la BBN afin qu’ils évaluent l’état des vivres et nous disent s’ils sont encore consommables ou pas. Après cela, on va désinfecter le marché puis dégager les déchets et on va entamer le travail de reconstruction. Dans l’entre-temps, on a décidé de relocaliser les marchands au terrain de football qui se trouve en face du tribunal de résidence de Kinama. ‘’
Le marché de Kamenge a pris feu 8 ans après le premier incendie.
Les primes d’une équipe du ministère de la santé bloquée sans aucune explication
L’équipe du ministère de la santé affectée à la campagne du dépistage massif du corona virus réclame leur rémunération de la dernière période de travail. Ladite campagne est déjà clôturée et ils n’ont pas eu la rémunération du dernier mois. Pourtant, ils ont été avertis que leur argent avait été versé sur les comptes du ministère de la santé et à temps.
Ces employés du Ministère de la santé réclament une partie de leur prime leur octroyée par l’UNICEF, l’une des organisations qui avaient financé la campagne de dépistage de la COVID-19 au Burundi. Les informations en provenance du ministère de la santé indiquent que cet argent a pourtant été déposé sur le compte de leur ministère, et ce depuis plus d’un mois. Mais le jour de l’octroi de cette prime aux bénéficiaires, ministère de la santé a donné une injonction aux agents en charge de cette activité d’interrompre le paiement sans aucune autre explication.
‘’ La dame chargée de distribuer cette prime est un agent du ministère de la santé. Après que l’UNICEF ait déposé cet argent sur le compte du ministère de la santé, ce dernier a ordonné que l’argent soit retiré du compte pour qu’on nous le donne. Une caissière du nom de Domine était sur le point de commencer la distribution quand elle a reçu un appel du ministère lui intimant l’ordre de suspendre cette activité. Jusqu’à présent, on ne sait pas ce qui s’est réellement passé car l’argent était disponible », témoigne un de ces employés lésés.
Jusqu’à présent, les employés de l’équipe de dépistage ne savent ni le pourquoi de cette décision, encore moins s’ils vont toucher leur dû. Ce qui les inquiète encore plus, c’est qu’il y a d’autres gens qui ont été ajouté sur les listes de paie alors qu’ils n’ont jamais participé à cette activité. Un fait qui serait à l’origine de ce retard de paiement, selon une des victimes contactée ‘’. Nous avons patienté, mais jusqu’à maintenant on ne nous a rien dit, pas même une date fixe. La campagne de dépistage a été clôturée le 8 octobre 2020. Ils nous répètent tout le temps qu’ils attendent que les autorités signent. Pire encore, ils ont ajouté les membres du service de communication dans l’équipe de dépistage alors qu’ils n’ont pas participé sur le terrain. Cette fois-ci, même le secrétaire du ministre veut faire partie de l’équipe de dépistage. Nous ne savons pas quoi faire, ni à qui nous confier.’’
Ces employés sont estimés à cent personnes et l’aide octroyée par l’UNICEF est estimé à plus de 70 millions de francs burundais, comme l’indiquent nos sources au ministère de la santé.