Arrêté en 2015 dans ce qui sera désormais considéré comme un coup d’état manqué par le régime, le général Herménégilde Nimenya a été condamné en 2017 à la prison à vie. Dans leurs plaidoiries, lui et ses collègues avaient expliqué que leur initiative était justifiée par la volonté d’arrêter la violence commise par certains agents de l’Etat contre les opposants au troisième mandat et ce en vue de sauver la constitution et l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation.
Parmi les condamnations dont il fait l’objet figure la saisie de ses biens immobiliers. Alors que cette dernière avait été exécutée sur son immeuble situé à Kinanira II en commune urbaine de Muha en mai 2019, grande a été la surprise de sa famille lorsqu’elle a été informée en date du 25 octobre 2020 de la présence des inconnus dans l’immeuble situé au quartier Sororezo inscrit au nom de son épouse, Mme Christine Nininahazwe depuis 2012. La famille qui vit aujourd’hui en exil apprendra par après que des agents du service national de renseignement et de la police se sont introduits dans l’immeuble sans titre et n’ayant averti personne et ont littéralement pillé tous les meubles se trouvant dans la maison, comprenant des habits des membres de la famille, des ustensiles et autres mobiliers qui s’y trouvaient.
A part que la nouvelle saisie porte sur un immeuble appartenant à l’épouse du général Herménégilde Nimenya et a porté également sur les biens meubles de la famille, elle intervient pendant que le général Herménégilde Nimenya attend l’issue du recours contre l’exécution des mesures de saisie ordonnées par la cour suprême, lequel recours date de mai 2019.
Dans ce recours, l’intéressé expliquait que les immeubles visés par l’ordonnance de saisie relèvent de la communauté conjugale et que lesdites propriétés assurent la survie familiale.
Dès lors que la responsabilité pénale est personnelle, la loi burundaise prévoit que la communauté conjugale ne saurait être affectée par la condamnation pour une affaire ne l’impliquant pas.
La famille se trouve dans le désarroi, surtout les enfants du général Nimenya qui ont récemment terminé leurs études à l’étranger et ne savent pas comment ils peuvent rentrer au pays au risque même de leur vie, tous les biens familiaux étant systématiquement saccagés et confisqués.