Muramvya : les fonctionnaires sommés de contribuer au stade royal

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Les fonctionnaires de la province de Muramvya sont confrontés à une contribution financière obligatoire et forcée pour l’achèvement de la construction du stade royal de Muramvya, un projet lancé en 2007 et toujours inachevé. Le gouverneur de la province a fixé un ultimatum au 29 février 2024, sous peine de sanctions administratives à tout fonctionnaire ne s’étant pas acquittée de cette obligation.

Selon un communiqué diffusé dans toutes les églises et autres rassemblements, le gouverneur de la province de Muramvya, exige à tous les fonctionnaires de s’acquitter d’une somme variant selon leur grade et leur fonction, allant de 2.000 à 100.000 Francs Burundais, pour contribuer à la finalisation du stade royal de Muramvya, dont la capacité d’accueil est de 8.000 places.
Des listes de collecte sont disponibles dans tous les services, où les fonctionnaires doivent mentionner leur nom, prénom, service, grade, montant et signature. Ceux qui ne respecteront pas cette consigne ne pourront bénéficier d’aucun document administratif, aurait prévenu le gouverneur.

Cette mesure a suscité la colère et l’indignation de nombreux fonctionnaires, qui y voient un vol organisé et déguisé et une violation de leurs droits. Certains ont dénoncé le fait que ce n’est pas la première fois que de telles contributions sont demandées pour les mêmes travaux à ce stade, dont la construction a débuté en 2007 et n’a jamais été achevée, malgré les promesses des autorités et les inaugurations successives.
En effet, selon des sources médiatiques, le stade royal de Muramvya a été inauguré une première fois en 2012, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du Burundi, puis une deuxième fois en 2017, par le président de la République, Pierre Nkurunziza. Le coût du projet a été estimé à un milliard de francs burundais, financé en partie par les contributions des natifs de la province et des bienfaiteurs.

Le gouverneur de la province de Muramvya n’a pas donné d’explications sur les raisons de cette nouvelle contribution visiblement pressante en termes de délais, ni sur l’état d’avancement des travaux dudit stade. Il a simplement affirmé que le stade royal de Muramvya est un symbole de la province et qu’il servira à promouvoir le sport et la réconciliation des Burundais.
Certains observateurs émettent des doutes sur les contributions répétitives au regard de l’évolution des travaux sur ce stade et bien d’autres infrastructures dites publiques. Ils doutent également sur la transparence et l’intégrité du processus d’attribution et de gestion des marchés publics au Burundi, et appellent à une réforme institutionnelle pour lutter contre la corruption et le favoritisme, qui entravent le développement économique et social du pays.

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