Burundi : Les conflits fonciers entre la population et les militaires du camp de Mudubugu font état d’un pot de terre contre un pot de fer 

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 Sur une superficie de mille-soixante-neuf hectares (1069 ha), plus de 5000 ménages des collines Rugunga 1, Rugunga 2, Cimbizi, Nyamitanga, Gihungwe et Kagwema, de la commune Gihanga sont menacés d’expropriation abusive par le Ministère de la Défense Nationale et des anciens combattants. Ce conflit prend naissance depuis 2021 entre les habitants, limitrophes du camp militaire de Mudubugu et se disputent une propriete fonciere.

Ces habitants déclarent avoir vécu sur ces terrains, il y a plus de 30ans et d’autres seraient des terrains ancestraux et il y a existence des bornes de délimitation entre le camp militaire et les terres appropriées.

A l’origine, le camp militaire de Mudubugu veut étendre son champ de tir en dépassant les limites des terres des citoyens et celles du camp militaire. Celui-ci veut s’accaparer abusivement des terres des population sans indemnisation et les habitants résistent. Les habitants de cette zone conflictuelle expliquent qu’ils ne sont pas indemnisés quand bien même l’expropriation serait d’intérêt public.

Cette situation crée un climat d’insécurité et empêche les populations de vivre dignement surtout que la question est déjà connue de diverses autorités et cadres du pays à savoir : l’administrateur communal de Gihanga,le gouverneur de la province de Bubanza, l’ombudsman ainsi que le Ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique.

En 2023, le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique a sorti un écrit précisant que ces terrains appartiennent à la population, mais que si le Ministère de la Défense en a besoin, l’Etat n’a qu’à chercher d’autres terrains pour déménager ces populations.

Malgré cette position du Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique, les zones conflictuelles sont gardées par des militaires pour empêcher tout accès. Toutefois pour question de survie, certains habitants s’exposent à un grand risque sécuritaire en continuant à exploiter clandestinement ces propriétés, tout en surveillant un éventuel passage des militaires.

Pour revendiquer leurs droits de propriété bafoués, les représentants de ces 5000 ménages comptant 13 personnes ont souvent observé des sit-in devant le bureau du gouverneur de Bubanza et devant le bureau de l’ombudsman burundais à Bujumbura mais sans succès.  

Certains de ces usagers qui y ont des champs et qui tentent toujours de s’y rendre ont été tabassés par ces militaires comme il en est déjà le cas de : Nahimana Julienne, une sexagénaire ainsi que Meschack et Désiré, tous de la colline Rugunga 2.

Une tension persistante monte d’ampleur et dans ce conflit, des menaces de toute sorte contre les populations est faite par les militaires du camp de Mudubugu et se soldent présentement en des destructions méchantes des champs et des cultures des populations riveraines de ce camps.

Selon les témoignages recueillis sur place, sur ordre du camp de Mudubugu, les militaires du camp de Mudubugu se livrent régulièrement à des actes d’intimidation à l’encontre des habitants environnants les intimant à abandonner gratuitement leurs terres agissent en toute impunité et sous la menace des armes.

Alors que ces populations lésées étaient en train de préparer des plaintes pour saisir la Cour administrative contre le Ministère de la Défense Nationale et des Anciens Combattants, elles se sont vues, le 09 novembre 2024, envahis par des militaires suffisamment armes, détruisant les cultures des habitants et cela a suscité une vive émotion au sein de la communauté, déjà exaspérée par la situation

Une fois de plus, les habitants de Mudubugu appellent les autorités compétentes à se saisir pleinement de la question et intervenir rapidement pour mettre fin à ces violences qu’ils endurent et trouver une solution durable à ce conflit. Ils demandent également la protection de leurs droits et de leurs biens.