Violation des droits fondamentaux à Rugombo : le gouverneur suspend une mesure jugée illégale

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Rugombo, 27 juin 2025 – Une vive controverse secoue la commune de Rugombo, dans la province de Cibitoke, après l’expulsion jugée arbitraire de Jeanine Uwizeyimana, une citoyenne originaire de la province de Kirundo. Déclarée « persona non grata » par l’administrateur communal de Rugombo, cette mesure a été rapidement annulée par le gouverneur provincial, invoquant une violation flagrante des droits humains.

Une décision controversée

Le 25 juin 2025, Jeanine Uwizeyimana a été expulsée de la commune de Rugombo vers sa commune natale de Bugabira. L’administrateur communal, Manirakiza Gilbert, a justifié cette décision en affirmant que la présence de Mme Uwizeyimana menaçait la stabilité familiale d’un certain Alfred Ntahimpera, avec qui elle vivait en concubinage en l’absence de son épouse légitime, actuellement en mission en Arabie saoudite.

Pour garantir l’exécution de cette mesure, elle a été escortée par un agent de police, AP1 Félix Ntanyungu, jusqu’à Bugabira. Une correspondance officielle a été adressée à l’administrateur de Bugabira pour confirmer sa réception.

Réaction du gouverneur : une suspension immédiate

Face à ce qu’il qualifie de violation des libertés fondamentales, le gouverneur de la province de Cibitoke, Bizoza Carême, a réagi fermement. Dans une lettre datée du 27 juin 2025, il a suspendu la décision de l’administrateur communal, rappelant que l’article 33 de la Constitution burundaise garantit à tout citoyen le droit de circuler et de s’établir librement sur l’ensemble du territoire national.

Le gouverneur a souligné que toute accusation portée contre Mme Uwizeyimana devrait faire l’objet de poursuites judiciaires régulières, sans porter atteinte à son droit fondamental de résidence.

Un précédent inquiétant

Ce cas n’est pas isolé. Des décisions similaires ont récemment été prises dans les communes de Mabayi et Mugina, suscitant des inquiétudes croissantes quant à une tendance autoritaire de certains administrateurs communaux. Ces mesures unilatérales, souvent prises sans base légale claire, laissent planer des doutes sur d’éventuels motifs cachés.

Des voix s’élèvent pour demander à la hiérarchie administrative de prendre des mesures fermes contre ces abus, au-delà de simples suspensions. Certains craignent que, sans action décisive, ces pratiques ne s’aggravent et ne compromettent davantage les droits fondamentaux des citoyens.

 

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