Ces derniers jours, la province de Bujumbura est le théâtre d’une mobilisation accrue orchestrée par les Imbonerakure, membres influents du parti CNDD-FDD. Des réunions intensives sont organisées dans plusieurs communes, visant à enrôler de force des jeunes, qu’ils soient affiliés au parti ou issus de l’opposition. L’objectif principal de ces activités est de constituer un contingent pour aller combattre le M23 en République Démocratique du Congo (RDC), sécuriser les frontières nationales et renforcer les patrouilles nocturnes.
En commune Kanyosha, des réunions ont eu lieu dans les zones de Muyira et Ruyaga, dirigées par des figures locales des Imbonerakure en collaboration avec les autorités administratives. Les jeunes sont contraints de rejoindre le parti CNDD-FDD sous peine d’être considérés comme des ennemis de l’État, qualifiés de « Igipinga » ou « injavyi », et menacés d’élimination.
En commune Mutimbuzi, des réunions se tiennent sur toutes les collines et toutes les zones. Aux mêmes fins de mobilisation des jeunes pour beneficier de ces formations paramilitaires À Gatumba, des leaders tels que Nyambariza Billy et Joris Kabura mènent des campagnes d’enrôlement forcé, promettant des compensations financières allant de 800 000 à 3 000 000 francs burundais, selon des critères définis par les responsables.
En commune Isare, ces formations sont plus signalées en zone Kibuye notamment sur la colline Sagara et en zone Benga dans les collines Kababaza et Gishingano.
Des sources fiables révèlent que des jeunes recrutés sont déjà arrivés à Uvira, en RDC, où ils ont reçu des équipements militaires neufs. Ces activités bénéficient du soutien des autorités locales, militaires et policières, ainsi que de certains responsables d’établissements scolaires, qui participent à la mobilisation des élèves.
D’autres sources précisent plutôt que ce sont des formations organisées dans le but d’assurer l’observation électorale a tous les bureaux par les imbonerakure.
Cette situation de formation paramilitaire et armement des imbonerakure suscite une peur généralisée parmi les jeunes et leurs familles dans la province de Bujumbura et craignent une détérioration sécuritaire pendant les prochaines élections. Malgré nos tentatives d’appel, le gouverneur de la province, Désiré Nsengiyumva, n’a pas répondu à nos sollicitations pour commenter ces événements