Burundi : L’escalade des violences pré-électorales dans un contexte de répression des voix dissidentes compromet la tenue d’élections libres et transparentes

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Alors que les élections législatives, communales1 et sénatoriales2 de 2025 approchent, nos organisations sont préoccupées par la recrudescence des violations des droits humains ciblant les membres et sympathisants de l’opposition, dans un climat d’impunité persistant.
Ces violations, associées à des restrictions légales récentes, compromettent sérieusement la tenue d’un scrutin crédible et inclusif.
Le 7 décembre 2024, le Président de la République du Burundi a promulgué un décret qui interdit les coalitions de candidats indépendants et impose des mesures restreignant la possibilité pour des candidats de l’opposition de se présenter.

Quelques jours après la promulgation de ce décret, le 31 décembre 2024, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a rejeté les listes de candidats députés de la nouvelle coalition «Burundi Bwa Bose » (BBB)4 et celles de plusieurs autres partis politiques5 au motif que ces listes ne respectent pas plusieurs dispositions du code électoral burundais6 . Toutefois, le 7 janvier 2025,
cette décision a été invalidée par la Cour constitutionnelle qui a accordé un délai de 3 jours au parti Congrès National pour la Liberté (CNL) et à la coalition BBB pour réaménager leurs listes de candidats aux élections législatives.

Ces mesures s’inscrivent dans un contexte plus large de ciblage des membres de l’opposition par le parti au pouvoir, exacerbée par le renforcement des moyens humains et matériels des membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie – Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), appelés les Imbonerakure.

Ces derniers mènent une campagne systématique de menaces, de discours de haine, d’incitation à la violation, d’arrestations
et de détentions arbitraires et de disparitions forcées des membres de l’opposition. S’y ajoutent des recrutements forcés de jeunes, y compris des mineurs, ainsi que des contributions monétaires forcées imposées aux citoyens en faveur du Parti au pouvoir. Les violations des droits humains sont facilitées par l’absence d’observateurs électoraux internationaux et par le refus répété du gouvernement burundais de coopérer de façon substantielle avec les organes et mécanismes internationaux de protection des droits humains.

Télécharger la Déclaration « Escalade de violence pré-électorales » ici

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